— 180 — linov et Mednicarov, qui commandaient les escadrons bulgares, conduisirent ceux-ci, sabre au clair, à l’assaut des fantassins ennemis, repoussèrent les Serbes et les mirent en fuite, cependant que les officiers prisonniers et le tambour-major étaient emmenés jusqu’au premier moulin situé sur le chemin menant à Lubalité. Une fois là, pour la seconde fois, l’ordre fut donné au colonel Tanev d’envoyer aux escadrons un second ordre écrit d’avoir à se rendre. Il le fit, mais sans résultat. C’est alors que notre infanterie fit son apparition sur la hauteur, ce qui obligea les Serbes à quitter la ville, pour gagner les collines voisines, et à envoyer les prisonniers, à l’exception du capitaine Koussev, sur la route de Lubalité ; 2. Que la vieille femme Elena Mitreva raconte qu’elle s’est tenue près de là et a vu lorsqu’on a emmené les officiers. Ils marchaient en avant et, derrière eux, à quelques pas, suivaient une dizaine de soldat serbes. Lorsqu’ils arrivèrent près de la foulerie, les soldats serbes mirent leurs fusils en joue et tirèrent sur les officiers, qui tombèrent morts sur la route, l’un d’eux roulant même dans la rivière. Après cela, les soldats serbes les dévalisèrent et enlevèrent leurs bottes ; 3. Que le foulon Sotir Bogilov et le meunier Mito Simko-nov, étant à proximité de la foulerie, ont transporté les cadavres des défunts dans le jardin de la dite fabrique avec l’aide des soldats serbes et, ayant creusé une fosse commune, les enterrèrent. Pendant que l’ensevelissement avait lieu, un des soldats dit que, parmi les morts, il y avait des Souabes et un Turc, ce qui fit que les Serbes obligèrent Mito Sim-conov à examiner celui-ci pour vérifier s’il était circoncis ; 4. Que la Commission a ordonné l’ouverture de la fosse pour constater l’identité des décédés. L’opération a eu lieu. Les visages étaient noirs et enflés, mais les traits purent être reconnus, et l’on se rendit compte que les cadavres étaient bien ceux des victimes nommées ci-dessus, comme l’attestèrent en outre leurs uniformes, encore pourvus de leurs épau-lettes. Il résulte de l’examen du lieutenant-médecin Pétrov que le colonel Tanev fut atteint à la tempe et que la balle sortit