— 431 — régulière — et pour les maintenir au feu, des bandes d’irré-guliers, de comitadjis dont le mépris de la vie... des autres ne saurait être décrit. Cette manière, doublement profitable pour les bourreaux, de se défaire en bloc des éléments allogènes, a été bien souvent répétée par les Serbo-Monténégrins durant la présente guerre. Placés ainsi entre les mitrailleuses adverses et celles de leurs propres dominateurs, des bataillons entiers de Macédoniens et d’Albanais furent anéantis jusqu’au dernier homme sans grand danger ni compromission flagrante pour les Serbes. # # Les lecteurs bénévoles qui, dans l’intérêt supérieur de la vérité et de la justice, auront parcouru ce travail, ne peuvent pas ne pas avoir noté notre souci d’appuyer tout ce que nous avançons par des documents d’une authenticité et d’une impartialité incontestables. Nous pouvons même nous vanter de n’avoir rien dit qui ne pût être prouvé par des témoignages irréfutables ; cela non pas tant pour convaincre les lecteurs — car déjà dans la seule énonciation des faits il y a assez de véracité pour gagner la confiance et entraîner la conviction — mais bien pour confondre l’impudente outrecuidance des-Serbes, lesquels profitant de l’engouement, par trop inexplicable, du monde civilisé européen en leur faveur, se permettent toutes les impertinences et en usent avec la vérité de la manière la plus exemplairement inconvenante. N’est-ce pas dans la Serbie, interprète autorisé en Suisse des idées des hautes sphères gouvernementales serbes, qu'on a pu voir étalée l’accusation la plus sacrilège contre les maîtres de la pensée française, que tout le proche orient à très juste titre vénère comme les seuls dispensateurs de la lumière de la science et des sentiments les plus élevés et les plus nobles, dont puisse s’enorgueillir l’humanité en général et dont nous, les Balkaniques, nous avons tiré le profit le plus clair ? Mais laissons plutôt la parole à la Serbie, sauf à préciser après les faits auxquels s’appliquent les imputations blasphématoires.