— 125 — rité, suaient à grosses gouttes sous l’effort pour se rappeler leur nom chrétien ! Finalement les autorités elles-mêmes, durent leur conseiller de se faire écrire chacun son nom sur un morceau de papier, à produire en guise de pièce d’identité, à toute demande des organes du gouvernement ! * * # Même après la délimitation, arbitraire au possible, des frontières entre la Serbie et l’Albanie, le gouvernement de Belgrade, n’a pas cessé de molester les populations albanaises restées au-delà de ses frontières. On verra par les documents que nous produisons comment se produisit la révolte des montagnards albanais en 1913, son développement, et la conduite des révoltés à l’égard de ceux de leurs oppresseurs qui tombèrent entre leurs mains (voir Rapport Carnegie). On verra aussi ce qu’a été la répression serbe, si on peut considérer comme une répression le massacre de populations inofïensives, longtemps après que tout mouvement insurrectionnel eût été étouffé dans le sang. A ces documents nous n’avons rien à ajouter ; car nous pensons qu’il est superflu d’insister sur la rectification qu’essayèrent de faire accréditer les Serbes. Les incursions des Albanais en territoire serbe et leurs prétendues attaques contre des détachements de police serbe,-sont des griefs vieux comme le monde ; on les trouve toujours à la base de toutes les entreprises militaires ayant pour but l’envahissement et la conquête du territoire d’autrui : tous les peuples ont eu à pâtir de semblables imputations mensongères au cours des siècles ; les Serbes doivent également en avoir eu leur part ; n’empêche qu’à la première occasion ils s’en servent contre des peuples plus faibles qu’eux. * * Et nous arrivons à la fin du premier semestre de 1915 ; c’est de l’histoire d’hier, aussi nous n’insisterons pas sur les événements qui eurent pour théâtre cette partie des Balkans. Peu après le déclenchement de la guerre mondiale le roi d’Albanie est obligé de quitter le pays; les Grecs, sous l’insti-