— 29 — depuis, au moment où ils étaient encore ligotés, en dehors et tout près de la ville. Il a assisté au pillage de trente boutiques et a vu mettre le feu à quinze maisons. Quatre femmes devinrent folles tandis qu’elles fuyaient de Kavadartsi ; on prétend même que quatre d’entre elles tuèrent leurs propres enfants, de peur qu’ils ne tombassent entre les mains des Serbes. Témoignage de deux vieux paysans1.— Originaires d’Istip, ils firent à pied le voyage de Sofia, voyage de trois jours et de trois nuits, pour venir apporter leur témoignage à la Commission ; il n’est pas possible de donner leur nom, puisqu’ils vivent en territoire serbe. Ils déposent qu’ils quittèrent Istip en même temps que les troupes bulgares et vinrent se réfugier dans les villages avoisinants. Des bandes de Turcs arrivèrent et se répandirent de village en village, brûlant les maisons et violant les femmes. Dans le village de Liubotin, qui fut incendié, onze hommes et trois femmes furent tués et presque toutes les femmes violées. Le chef de la bande turque était un certain Yaha qui, sous les Turcs, avait déjà conduit les bachi-bouzouks. Il commandait environ trois cents hommes et saccagea tout le pays autour d’Istip, de Radovichta et de Kotchani. Les Turcs emmenèrent un grand nombre de femmes comme captives. Un peu plus tard, les Pomaks de Tikvech arrivèrent avec des vagons et se livrèrent au pillage. Le district fut ensuite relativement calme et les Serbes désarmèrent les Turcs, mais le témoin croit que les armes enlevées à certains Turcs étaient secrètement rendues à d’autres. Témoignage dn lieutenant S. Wadhams Fislier, Anglais2.— Après la conclusion de la paix, le lieutenant Fisher a visité le district occupé par l’armée serbe pendant la seconde guerre. Il trouva détruit par l’incendie le village de Sletovo, près de Kotchana, qu’il connaissait bien. Il visita aussi le village de Bézikovo. Là, les Monténégrins avaient tué des paysans ; un enfant avait été brûlé vif dans une maison et 1 Dotation Carnegie pour la Paix Internationale, p. 325. * Idem, p. 325.