— 208 — aux Bulgares et, outre les brigandages et les assassinats qu’ils ont commis, sont devenus traîtres à leur pays. Ton Mirko Dobritchanine qui a exterminé les personnes les plus honnêtes et volé tant d’argent, a été amené devant le tribunal dont j’étais président, il te demandait grâce et tu la lui aurais accordée si tu ne nous craignais pas. Tu n’as jamais arrêté un bandit, ni essayé de le faire. Mais d’un autre côté, tu as assassiné bien des innocents, tu les as dévalisés et maintenant tu te caches. Où est l’argent pris aux communes si populeuses ? On sait combien tu as dépensé pour les insurgés et quelle prodigalité tu as montrée. Les mauvaises langues racontent que tu amasses de l’argent pour t’enfuir à la première occasion à l’étranger et que tu as accompli d’autres méfaits pour réparer ta première faute et t’enrichir. Comment as-tu osé imposer des contributions aux communes et leur prendre un argent qui appartient au peuple et que ce dernier doit rendre? N’est-ce pas assez pour le peuple ? Pourquoi as-tu volé le peuple et l’as-tu ruiné ? Tu as dit que tu ferais tuer M. Voïnovitch pour 100,000 dinars et qu’il travaillait seulement dans son propre intérêt. Il t’a répondu avec beaucoup de dignité et je te montrerai, dans quelque temps, un compte dont tu rougiras si tu as encore une figure honnête. Tu as menacé de me tuer aussi. Viens donc, tu as tué bien des personnes, entre autres ma famille ; tue-moi aussi ; mais si tu as le courage de le faire, viens me provoquer en personne et n’envoie pas, comme tu en as l’habitude, des bandes cachées. Je peux mourir et je ne crains pas la mort, mais tout ce que je t’ai dit et autre chose encore, ne périra pas avec moi, parce que tout le peuple le sait. Vidovden, 1917, La forêt. D. Dimitriévitch.