— 85 — The Nation, dans le numéro du 18 octobre 1918, sous le titre: «Gomment faut-il procéder avec les Bulgares?» publie entre autres ce qui suit : « La véritable justice donnera sans doute la plus grande partie de la Macédoine à la Bulgarie, y compris la partie occidentale. La Serbie elle-même a reconnu la légitimité de cette solution par son traité de 1912. Elle l'a reconnu une seconde fois en 1915 lorsqu’au dernier moment elle était prête à l’accepter. Elle la céda plus manifestement encore quand, sous son administration, elle la tenait sous un contrôle militaire et un régime exceptionnels ne lui accordant pas le droit de vote. Tous les étrangers qui vécurent en Macédoine avant 1912, tant consuls que missionnaires américains et français, sont unanimes à reconnaître que la Macédoine était bulgare. » Témoignages américains M. L. E. Brown, envoyé spécial du The Chicago Daily News, qui se trouvait en Macédoine vers le milieu du mois d’octobre 1915, alors que les Serbes exerçaient leur plus cruelle domination, rapporte ce qui suit : « La Serbie — dit-il dans le n° du 11/24 novembre 1915 du The Chicago Daily News — grâce à la seconde guerre balkanique, devint maîtresse de terres étrangères, dont la population est bulgare dans sa grande majorité. Cette circonstance la fit placer dans l’état de l’enfant qui, ayant avalé un grand nombre de pommes encore vertes, ne peut pas les digérer ». D’après ce correspondant américain, les Serbes avaient toujours vécu dans la crainte de voir la population en Macédoine se révolter. Et pour s’en prémunir, ils avaient enrôlé tous les habitants de la Macédoine aptes à porter les armes, et les avaient envoyés sur la frontière austro-hongroise. Mais la crainte des Serbes de la population bulgare de Macédoine avait été telle qu’ils avaient contraint plus de 250,000 habitants d’abandonner leurs foyers pour faciliter les opérations militaires serbes contre les Bulgares et pour les empêcher de seconder l’ennemi.