— 179 —
   S’est réunie aujourd’hui, 2 juillet 1913, auprès de l’atelier de foulage de Dimitri Doïtchinov, situé à environ un kilomètre sur le chemin de Bossilegrad à Lubalité, à l’endroit où, le 28 juin dernier, vers 9 heures du matin, ont été fusillés et enterrés, par l’armée serbe, à laquelle ils s’étaient rendus, le colonel Tanev, Ilarion, chef du 6e régiment de cavalerie; le lieutenant Stefanov Stefan, intendant du même régiment; le lieutenant du service de santé Gantev Stefan, médecin-vétéri-naire au même régiment ; le maréchal des logis Vladev Christo, trompette-major, et le lieutenant Minkov Assen, du 3e régiment de Son Altesse Impériale la grande-duchesse Maria Pawlowna, en vue de constater l’identité des défunts, d’étudier les circonstances dans lesquelles ils ont été fusillés et de dresser à ce sujet l’acte nécessaire.
   En vertu des dépositions du capitaine du service de santé, le Dr Koussev Pantelei, fait prisonnier comme ses compagnons, mais laissé à Bossilegrad par suite de la grave blessure qu’il avait reçue à la poitrine; de la vieille femme Elena Mitreva, témoin oculaire, tandis qu'elle était à la foulerie, de la fusillade qui a fait périr les susnommés; du foulon Sotir Bogiloff et du meunier Mito Simionov, qui ont enterré les défunts dans le jardin de la foulerie; ainsi que d’après le rapport du capitaine de cavalerie Vesselinov, chef d’escadron du 6e régiment de cavalerie, il est établi ce qui suit :
   1.	Qu’à l’apparition soudaine, à l’aube, du 10e régiment d’infanterie serbe à Bossilegrad, les officiers mentionnés ci-dessus et le trompette-major, ainsi que le capitaine du service de santé de Koussev, ont été enveloppés dans la rue et faits prisonniers. A ce moment, un soldat serbe tira à deux pas de distance en perçant la poitrine du capitaine Koussev. La captivité des officiers bulgares une fois assurée, le commandant serbe a proposé au colonel Tanev d’envoyer l’ordre aux 2e et 3e escadrons de se rendre; sous la menace d’être fusillé, le colonel Tanev a écrit le billet demandé et envoyé au commandant supérieur des escadrons, le capitaine de cavalerie Vesselinov. En attendant, les coups de feu se multiplièrent; on fit sortir les mitrailleuses du régiment qui, à quarante pas, ouvrirent le feu; puis, les capitaines de cavalerie Vesse-