CHAPITRE II Quelques témoignages sur les atrocités serbes Témoignage de GéorgUi Varnallev *, directeur de l’école bulgare de Kavadartsi, près de Tikvesh. — Le 1er juillet2, au moment où la bataille de Krivolak commençait, il fut arrêté avec sept autres notables bulgares et informé par le préfet que l’état de siège était déclaré et qu’on les garderait comme otages jusqu’à la fin de la guerre. On les retint trois jours en prison, mais on les relâcha après la défaite des Serbes. Le secrétaire du préfet serbe fit son possible pour assurer leur protection. Malgré cela, quelques gendarmes ivres, restés en arrière pendant la retraite des Serbes, tuèrent le domestique du maire et blessèrent une femme. Puis les volontaires macédoniens de l’armée bulgare occupèrent la ville et s’y conduisirent bien, mais ils la quittèrent le 7 juillet. Alors commença l’incendie systématique de tous les villages bulgares du voisinage. Ce fut l’œuvre des Turcs, accompagnés des soldats et des officiers serbes. Parmi les villages brûlés se trouvaient Négotin (800 maisons), Kamendol, Gorno-Dissol, Haskovo, etc. Les paysans de ces villages se portèrent vers la ville et racontèrent les faits de massacres et de pillages. Le 8, les Serbes arrivèrent à Kavadartsi et tuèrent vingt-cinq Bulgares qui étaient en grande partie des réfugiés des villages voisins. Parmi eux se trouvaient le maire et cinq notables de la ville même. On accusa le maire d’avoir lacéré un drapeau serbe et d’avoir aidé les Macédoniens. Deux jeunes garçons de treize et de quinze ans, deux frères, nommés Dorev, furent tués parce qu’une bombe éclata tout près de leur maison et qu’on eut l’absurdité de les soupçonner à ce sujet. Le témoin a vu les cadavres, tous enterrés ' Dotation Carnegie pour la Paix Internationale. « Enquête dans les Balkans », p. 324. 2 Partout où l’année n’est pas indiquée, les événements se passent en 1913.