LA REVOLUTION' (1848-1849) io1} côté (lu ban. Plus il se posait en champion de la monarchie, plus le gouvernement hongrois se montrait incapable d’obtenir pour elle le moindre appui du Parlement, réuni depuis le 4 juillet, et entièrement dominé par Kossutli. La politique de légalité subissait une épreuve décisive. Du séjour de Batthyàny à Innsbruck était résultée une véritable convention, qui liait les intérêts de la cour et ceux de la Hongrie : en échange de l’appui de la cour contre .Jelacio, Batthyány avait promis des renforts pour l’armée d’Italie. Ses collègues et lui connaissaient la tradition autrichienne ; ils savaient que, si la Hongrie fournissait des soldats et l’argent nécessaire à leur entretien, la cour ne se mettrait pas avec ses adversaires, incapables d’en faire autant. Toute leur politique s’inspirait de cette idée, dont les rescrits du 26 juin venaient encore de montrer la justesse. Ces rescrits protestaient du respect du roi et de toute la famille royale pour les droits de la Hongrie et les lois sanctionnées ; ils condamnaient en termes énergiques tous les rebelles et insurgés ; surtout, ils déléguaient au palatin l’exercice de tous les droits du souverain sur tout le territoire de la Hongrie et de ses parties annexes. C’était soustraire toutes les alfaires hongroises à toute ingérence extra-hongroise : même la sanction des lois votées aurait lieu sur le territoire hongrois, par le palatin. Il était impossible d’aller plus loin dans la voie des concessions. La cour exécutait donc largement, pour sa part, la convention d’Innsbruck ; elle était en droit d’en attendre une exécution aussi complète de l’autre côté. La majorité des membres du cabinet y était résolue : mais ils étaient tenus en échec par Kossutli. Kossuth, depuis son entrée dans le ministère, avait vécu dans une demi-retraite, évitant les conseils des ministres, où son tempérament d’agitateur n’était pas à sa place. A la veille de la réunion du Parlement, il sort brusquement de sa réserve : le Ier juillet paraît le premier numéro du Journal de Kossuth 1. On y peut lire, sous la signature d’un ministre en charge, des articles sur les questions politiques du jour et notamment sur les rapports avec l’Autriche, dont le ton n’est point d’un homme d’État, ni la tendance celle du cabinet. Plus que jamais, ses collègues le désapprouvent; mais, plus que jamais, ils le tiennent pour indispensable. Les promesses faites à la dynastie sont impopulaires ; seul l’ascendant personnel de Kossuth pourra, croient-ils, décider le Parlement et la nation à les tenir. Ils le désignent pour être devant les députés 1. Kossuth Hirlapja.