la révolution (1848-1849) Ferdinand, mère de François-Joseph, que l’on considérait déjà comme l'héritier du trône, était le plus redoutable adversaire du chancelier. Lorsque parvint à Vienne la nouvelle de la Révolution de Paris, la faction jugea l’occasion favorable pour se débarrasser de Metternich. Elle entra en relations avec l'opposition libérale de Vienne, l’excita à faire entendre les plaintes du peuple, à désigner le chancelier comme victime expiatoire. De cette collaboration sortit la Révolution de Vienne, avec son double caractère, révolution populaire et révolution de palais; et, de la Révolution de Vienne, sortit la Révolution dans toute la monarchie. Sitôt connue la chute de Louis-Philippe. les divers éléments d'opposition s'enhardirent ; encouragés par le parti de l'archiduchesse Sophie, ils commencèrent une campagne d'adresses et de pétitions, sans succès ; Metternich et l’archiduc Louis se cramponnaient au principe d'autorité : un gouvernement peut octroyer des concessions de son plein gré, il ne peut pas céder à la pression des sujets. L'opposition attendait avec confiance le i3 mars jour où devaient se réunir les Etats de la Rasse-Autrichc. Populaires par leur fronde des dernières années, ils devaient jouer devant l'empereur le rôle d'interprètes légaux des vœux du peuple. Une foule nombreuse entourait le palais provincial : excitée par des harangues improvisées, elle envahit la salle des séances : alors seulement les Etats se décidèrent à se mettre en marche vers le château impérial. Des troupes étaient massées pour maintenir l’ordre ; l’archiduc Albert, qui les commandait, ayant prononcé quelques paroles provocantes, des pierres furent lancées contre lui ; les soldats alors tirent feu, et cinq victimes tombèrent. Du coup, la véritable Révolution était déchaînée : les ouvriers descendirent des faubourgs vers la ville, des incendies s’allumèrent aux barrières. La cour, harcelée de députations, hésitait entre le désir de résister et la crainte d’exaspérer l’émeute. L’empereur, fatigué et malade, était invisible ; c’est aux archiducs, aux ministres, aux conseillers d’État. que les députés des Etats, de l’Université, de la garde bourgeoise devaient arracher une à une les concessions. Cette situation dura trois jours. Après avoir obtenu le renvoi de Metternich, l’archiduchesse Sophie, ayant satisfait ses rancunes, voulait la répression de l'émeute. Dans la nuit du i4 au i5, Vienne fut pendant quelques heures en état de siège. Le 1. 11 semble bien établi que cette date avait été choisie d'accord entre les divers partis du complot. La police, cédant à de hautes influences, ferma l’œil sur les préparatifs de la Révolution. — Bach, Gesch.der Wiener Révolution, 188-9.