LA RÉVOLUTION (1848-1849) ia;> déjà1. » Ces résistances mêmes ne pouvaient qu’exaspérer Schwar-zenberg, le décider à la lutte à mort contre la Hongrie. Les actes du 2 décembre, par leur forme et par leur but, violaient évidemment le droit constitutionnel hongrois, non pas le droit révolutionnaire, mais le droit historique, consacré par la pratique des siècles et les serments de tant de souverains. Ils n’en mettaient pas moins la Hongrie dans une situation difficile. La fiction de la camarilla ne pouvait plus se soutenir, et plus d’un officier, qui, l’acceptant, avait obéi aux ordres du comité de défense, hésiterait sans doute désormais, alors que la volonté contraire du roi serait clairement manifestée. Le droit héréditaire de François-Joseph n’était pas douteux, et c’était paraître violer la Pragmatique Sanction que de le contester. Le comité de défense se tira d’embarras par des distinctions juridiques : le trône de Hongrie, suivant le droit hongrois, ne peut devenir vacant sans le consentement de la nation que par la mort. Ferdinand V est vivant, la nation n’a pas donné son consentement ; donc Ferdinand est le roi légitime, et quiconque, sauf lui, prétend à ce titre est un usurpateur. Cette théorie ne valait pas mieux que celle du ministère ; elle fournissait du moins quelque tranquillité à qui voulait bien se laisser tranquilliser, et elle donnait aux forces hongroises cohésion et assurance pour la lutte qui allait commencer. Windischgratz, toujours lent et minutieux dans ses préparatifs, ne franchit la frontière hongroise que le 10 décembre. Le 5 janvier, il occupa Buda et Pest, les capitales jumelles. L’armée hongroise, inférieure en nombre et mal organisée, n'avait pu l’arrêter nulle part. Le Parlement et le comité de défense, à l'approche de l’ennemi, s’enfuirent à Debreczen. Une députation formée des hommes les plus considérables du pays se rendit à la rencontre du maréchal pour lui demander des garanties pour la liberté de la Hongrie, ou un armistice pour aller à Olmütz implorer le roi : il exigea une soumission sans conditions. Trompé par ses succès faciles de Prague et de Vienne, il crut que, la capitale prise, la Hongrie était conquise, la campagne terminée. Il s’établit au château de Buda, se consacra tout entier à l’administration du pays ; sous sa protection s’installa, au gouvernement central et dans les comitats, un personnel de conservateurs magyars, dont la domination devint bientôt plus insupportable aux autres nationalités et plus rigoureuse qu’avant la Révolution. Les peuples sur lesquels s’appuyait le parti impérial étaient mécontents, les Slaves t. Helfert, Gesch. Oest., III, 354; Hübner, EinJahr meines Lebens, 325.