LE DIPLÔME D’OCTOBRE 253 gouvernement de coalition, où aurait figuré Hùbner, ou encore un grand seigneur de Bohême, le comte Nostic 1. Finalement, tout se borna à sa nomination comme ministre d’État. Szécsen était attiré sans doute surtout par son énergie, Vay était plus touché de son libéralisme. Il était populaire en Autriche depuis sa sortie du ministère en i85o ; il était en relations suivies avec les hommes d’État hongrois, et ne faisait pas mystère en 1860 plus que sous Bach de ses sympathies pour la Hongrie ; on avait une haute confiance dans ses talents d’administrateur ; son programme était plein de promesses. « Voici, » écrivait Szécsen à Vay s, « les idées maîtresses de Schmerling : dans les provinces allemandes-slaves, la mise en vigueur sérieuse et sincère du programme du 20 octobre et du Diplôme ; en Hongrie, le maintien sérieux, sincère, loyal du Diplôme; dans les parties arrachées à la Hongrie, la Voïvodie par exemple, puis, dans les pays de la couronne, Croatie et Transylvanie, s’opposer loyalement à tout mouvement et à toute intrigue contre la Hongrie, comme c’est la volonté de Sa Majesté elle-même ; remettre le jugement et la décision des questions hongroises à toi et à ceux qui, comme Majlâth et Sennyey, se trouvant dans le pays, sont seuls capables d’apprécier où l’on peut céder, où l’on doit résister, où il convient de négocier. » Poussé par les hommes d’État hongrois, appuyé par les influences centralistes qui reprenaient faveur à Vienne, non seulement par la bureaucratie, mais par Rauscher, qui fut l’un des principaux artisans de son élévation, Schmerling fut appelé, le i3 décembre 1860, à la succession de Goluchowski. II semblait que cette nomination marquât surtout un changement de personne et de mesure. On vit bientôt qu’elle marquait un changement de système. Le Diplôme, en réalité, était tombé avec Goluchowski, qui en était sinon l’auteur, du moins l’endosseur. Après quelques mois de transition, Schmerling devait attacher son nom à la Patente de février. Il prenait le pouvoir sans avoir encore, nettement arrêtées, les idées maîtresses de la Patente, mais dans les dispositions nécessaires pour les concevoir. Ainsi le sort du Diplôme est décidé, et l’histoire de la Patente commence dès le mois de décembre 1860. 1. Drei Jahre, Ht. Emléklapnk, 351, 367. 2. Lettre de novembre ou décembre 1860. Emléktapok, 367.