27 qu’en apôtre, satisfait de lever sur ses curés des tributs excessifs dont ceux-ci font retomber le poids sur leurs ouailles. C’est ainsi que les habitudes de la cupidité musulmane ont pénétré dans le clergé grec. Aussi l’un des premiers soins du prince Milosch, en Servie, pendant son gouvernement, fut-il de régler par un tarif officiel les émo-lumens du clergé, et de réduire le nombre des ordinations, évidemment hors de proportion avec les besoins du service religieux. La religion grecque, j’ ai regret de le dire, n’est en ce moment qu’ une vaste exploitation, dont les excès s’ajoutent à tous ceux qui pèsent depuis si longtemps sur les chrétiens d’Orient. La division du clergé grec en deux catégories, celle des célibataires et celle des prêtres mariés, affaiblit, en la partageant d’une manière inégale, la considération nécessaire à l’ordre tout entier. La plupart des prélats sont aussi avides que des pachas, et le plus grand nombre des popes est réduit à des démarches incompatibles avec tout sentiment de dignité. Les premiers rançonnent, les seconds mendient. Les évêques héritent du cheval, de la soutane et du mobilier des curés. Ils lèvent la dîme en nature, vendent à prix d’argent non seulement les sacre-mens, mais de ridicules amulettes pour la guérison des maladies; des prières pour la destruction des insectes, et jusqu’à l’absolution de certains crimes, j’ ai vu plus d’une fois des prêtres de cette église s’avancer processionnellement dans des cimetières dont les pierres tumulaires étaient toutes couvertes de mets choisis, de volailles rôties, de vins fins, que la crédulité naïve des populations y avait réunis pour le salut des morts. Quoique personne n’ose encore attaquer ces pratiques naïves, leur retour trop fréquent écrase des populations déjà épuisées par la fiscalité des Turcs. Chaque prêtre essaie de cacher sa vie aux regards de ses supérieurs, soucieux eux-mêmes de la discipline, pourvu peu que leurs