LE DIPLÔME D'OCTOBRE l’empereur s’engagea dans ce sens et signa le billet de cabinet du 17 juillet, qui déclarait sa résolution de n’élever les impôts existants, de n’en créer de nouveaux, et de ne contracter désormais d’emprunt, qu’avec l’assentiment du Reichsrath renforcé, sauf le cas de besoin urgent sous une menace de guerre. L’assemblée suspendit ensuite de nouveau ses séances pour deux mois ; après quoi elle se mit activement à discuter le rapport de sa commission du budget. Aux yeux des Hongrois, c’était l’essentiel de sa mission. La commission, comme l’expliqua Szécsen, n’avait pas cru pouvoir se limiter à un examen de chiffres ; elle s’était crue appelée à porter son attention sur tout le système politique de la monarchie. Dans la critique, ses vingt et un membres sont unanimes. Ils condamnent sans merci le régime des dix dernières années, ruineux et destructeur de la confiance et par suite de la prospérité publique. Pour restaurer celle-ci, il faut rétablir celle-là il faut mettre la population, matériellement et moralement, en mesure de satisfaire aux charges que lui impose en particulier la situation financière. Amenée ainsi à formuler des propositions positives, la commission se divise. La majorité estime qu’il convient de prendre exactement le contre-pied du système qu’elle condamne. Il se fondait sur la méconnaissance du « caractère politique inhérent de la monarchie ». C’est ce caractère désormais qu’il faut comprendre et respecter. Empruntant à Eôtvôs ses idées et souvent ses expressions, Szécsen et Clam montrent la « véritable ’ unité politique » de la monarchie liée au respect de l’individualité historico-politique de ses diverses parties. « L’individualité liisto-rico-politique des différents pays de la monarchie, » dit Szécsen, « c’est précisément l'expression et la réunion de tout le développement et de toute l'activité — nationale, historique et politique — des diverses parties de la monarchie ; c’est cette conception qu’il y a, non seulement un royaume de Hongrie, et non pas un département du Danube et de la Tisza ou des Carpathes, mais aussi, au lieu d’un département de Troppau ou de Salzbourg, un pays de Salzbourg, une Silésie ; non point un département de la Moldau et de la mer Adriatique, mais une ville de Trieste, un pays — un royaume de Bohême. — Le sentiment d’individualité historico-politique existe, bien qu’à des degrés différents, dans tous les pays de la monarchie ; l’ignorer volontairement, ce n’est pas encore l'abolir ! ». Ce sont ces individualités historieo-politiques vivantes 1. Woklverslanden. 2. Seizième séance.