I.'aNCIKN HÉfilMK (■»5 avaient été ainsi souillées. Mais telle était la force des idées nouvelles que, dès îS^, le principe de l'imposition universelle fut adopté, si l’on ne put pas encore s’entendre sur l'exécution. Ces abus mêmes du régime des comitats, détourné de son sens et privé de sa valeur depuis que la noblesse moyenne reculait de plus en plus devant les « nobles en sandales » qui s'imposaient par la violence et la terreur, tombé ainsi à une « gourdinocratie » *, favorisaient la campagne entreprise par une école nouvelle, celle des centralistes. Hommes de haute culture, adeptes fervents des idées modernes, écrivains de talent, ils préconisaient la substitution au fédéralisme anarchique des comitats d'un gouvernement centralisé et fort. mais, par contre, responsable et national : c’était le programme du parlementarisme pour la Hongrie. Le baron Joseph Eôtvôs, le plus en vue de leurs chefs, l’un des esprits les plus cultivés, les plus généreux, les plus brillants de son époque, dévoilait impitoyablement, dans des articles qu’il réunit plus tard en volume \ les vices et les mensonges de la Constitution, appuyant surtout sur l’incompatibilité du système des comitats avec un gouvernement moderne ; il s’adressait par des romans au public qu’aurait effrayé le raisonnement politique, et son Notaire de Village a plus fait sans doute que ses articles, pour décrier les comitats. Sous l’influence des centralistes les représentants instruits et cultivés de la classe non-noble furent admis à côté des nobles dans les comitats, et leur admissibilité à tous les emplois proclamée en principe. Mais une puissante opposition se dressait contre le plan d’ensemble des centralistes, elle réunissait deux partis qui, sur toutes les autres questions, étaient aux antipodes l’un de l’autre. Pour défendre les comitats, qui. ayant été en elfet dans le passé les boulevards de la Constitution, passaient pour l’être toujours, les conservateurs extrêmes et les démocrates avancés se trouvaient d’accord. Les conservateurs, par haine de toute nouveauté, par crainte surtout de voir la Diète se transformer en un vrai Parlement, ne voulaient pas laisser toucher à l’ancien régime : c'est eux qui excitaient contre les novateurs la noblesse prolétarienne, qui voyait rouge au mot d'impôt universel. Les démocrates, eux, défendaient les comitats en haine du gouvernement et par défiance du système autrichien, bureaucratique et absolutiste. Les conservateurs avaient le nom, la fortune, 1 influence en haut lieu ; les démocrates avaient un chef qui à lui I Mot du comte Ch. Andràssy, Marczali, A letjiij. kor l'nrl., 4<»2. i. Die Refor m in Ungarn.