26 races d’origine diverse, les Bulgares et les Grecs ; les uns descendant des Slaves de l’invasion ; les autres, petits-enfans du Bas-Empire. Leur caractère est moins connu que celui de leurs maîtres, parce qu’ ils vivent, depuis plusieurs siècles, cernés de tous côtés par le Danube et les trois mers, et aussi par la terreur de la peste, qui n’ a pas moins contribué à les tenir dans un isolement presque absolu du monde civilisé. Cette grande famille greco-slave forme aujourd’ hui les sept huitièmes de la population, à tel point que la chose la plus rare en Turquie est d’y trouver des Turcs. La population de ce pays ressemble à un troupeau errant dans la campagne, sous la garde de quelques pasteurs invisibiles et redoutés. .... Quoiqu’il y ait un patriarche grec à Costanti-nople, et un autre a Moscou, aucun lien de hiérarchie ni même de sympathie n’ unit ces hauts prélats au clergé des provinces chrétiennes de la Turquie. La Servie a un métropolitain indépendant: la Valachie en a un autre. Le synode de Costantinople est sans influence réelle sur l’Église greque. C’est un simple conseil d’administration composé d’évêques in partibus, qui résident habituellemet dans la capitale, et dont les noms sont à peu près ignorés. Ces évêques perçoivent, sous le bon plaisir des Turcs, des redevances considérables sur leurs corréligionnaires. Une foule d’employés corrompus et parasites pullulent autour du patriarche et du synode, comme dans les plus mauvais jours du Bas-Empire. En vain le patriarche Grégoire voulut-il, avant la révolution grecque, soummettre le clergé à la discipline; il n’y put réussir même en s’entourant de l’autorité des suffragans les plus voisins de son siège; parce qu’ils étaient tous décriés et sans consistance, la plupart ayant commencé leur noviciat par des emplois humilians ou par la domesticité. Chaque évêque une fois assuré de son investiture, trop souvent achetée à prix d’argent, gouverne son diocèse comme il 1’ entend, en percepteur plus