CANTI ILLIRICI 123 E calarono sulla candida torre, Proprio alla torre di Lazzaro il grande. L’un gracchia, l’altro dice: È ella la torre di Lazzaro il magno Sire? 110 O nella torre persona non c’è? — Ciò della casa niuno sentiva; Ma l’udì Miliza la regina : Esce dinanzi alla candida torre; Domanda i due neri corbi: 115 Oh, al nome di Dio, neri corbi, Donde siete stamane volati? Non forse dal piano di Cossovo? Vedeste i due forti eserciti? aide-moi à descendre de cheval, humecte mon front d’eau limpide, et verse-moi du vin généreux; car mes blessures ont consumé mes forces ». « La tzarine l’aide à descendre, humecte son front d’eau limpide, et lui verse du vin généreux. Quand il a repris quelques forces, Militza interroge l’écuyer : Dis-moi, qu’a-t-on fait à Kossovo? Comment a péri le noble Lazare? Comment le vénérable Joug Bogdane? Comment les neuf fils de Joug, et le voivode Miloch, et Vouk Brankovitch, et Strainia Banovitch? ». « L’écuyer lui répond alors: « Ils ont péri, tzarine, dans le combat. Là ou est tombé le noble prince, on voit mille javelots tous brisés, mille javelots des Turcs et des Serbes; mais les plus nombreux sont ceux des Sesbes, lancés pour la défense du prince, de notre immortel souverain. Quant à Joug, au front de la bataille il est tombé dès les premiers coups, et après lui, huit de ses fils : car le frère soutenait toujours le frère, tant qu’un seul d’entr’eux put se mouvoir. Seul encore, Bojko survivrait ; sa bannière flottait dans la plaine, où il chassait les Turcs par essaims, comme le faucon disperse les colombes ». « Là où le sang montait jusqu’aux genoux, là est mort Strainia, fils de Bano. Miloch, ô princesse, est tombé près des froides eaux de la Sitnitza, où une foule de Turcs ont péri. Miloch a tué le sultan Mourad, et avec lui douze milliers de Turcs. Que Dieu l’en récompense, ainsi que toute sa race! Il vivra dans les coeurs des Serbes, dans leurs chants et dans leurs récits, jusqu’à ce que le monde ou Kossovo périssent. Mais si tu me demandes où est Vouk? Qu’il soit maudit; ainsi que toute sa race! car c’est lui qui a trahi le tzar, st qui a entraîné vers les Turcs douze milliers de parjures comme lui! ». (108) Grakce: la voce italiana. (109) Slawnog: sempre cosi lo chiamano, che val proprio famoso. E ha forse comune origine con slova, lettera : come fama da voce greca che vale parlare. (112) Miliza, dim. di Mila, cara, tenera, pia.