UN POÈTE DE COUR AU SIÈCLE DES COMNÈNES 137 II Malgré la renaissance littéraire qui marqua l’époque des Comnènes, les lettres en ce temps ne nourrissaient guère leur homme. On affectait le plus grand respect pour la littérature : mais les lettrés mendiaient. Sans doute, en certains rares jours de fierté, Prodrome, malgré sa misère, se félicitait qu’il en fût ainsi et que la pauvreté toujours accompagne le talent; il se réjouissait que la Providence ne lui eût point départi « ces tas d’or qui corrompent l’esprit philosophique », et il déclarait, avec un beau détachement des biens de ce monde : « S’il n’est pas possible d’être à la fois philosophe et riche, j’aime mieux rester pauvre avec mes livres ». Mais ces accès d’orgueilleux stoïcisme duraient peu. Le plus souvent le poète observait avec une profonde tristesse que toujours « la pauvreté accompagne la science ». A ces moments-là il songeait à jeter ses livres par la fenêtre, à laisser là Aristote et Platon, Démocrite et Homère, à abandonner la rhétorique et la philosophie, toutes choses vaines pour lesquelles, au temps de sa jeunesse, il avait pris tant de peine inutile et qui ne lui avaient rapporté que misère. « Laisse là, écrivait-il alors, les livres, les discours, les soucis pourra consulter le livre récent (en russe) de Papadimitriou, Théodore Prodrome (1906) (avec l’excellent compte-rendu qu’en a donné Kurtz dans la Byzantinische Zeitschrift, t. XIII, 1907) et l’article du même auteur dans le Vizantijskii Vremennik, t. X, 1902. Au tome IX de la même revue, le P. Petit a publié la inonodie de Nicétas Eugenianos. 11 est toujours utile de revenir au livre de C. Neumann, Griech. Geschichlschreiber und Geschichtsquellen im XII. Jahrh., 18S8.