FIGURES BYZANTINES montre l’histoire de Belthandros. L’amour y est, comme autrefois, l’occupation constante, le plaisir favori des chevaliers; mais cet amour est devenu une véritable science, qui a ses lois, ses règles inviolables que doit observer l’initié, l’èpiüTonraiSeujjtivoi, à partir du jour où il a accepté l’IpavroSouXeTa, le service d’amour. Et sans doute, chez les trouvères etlesmin-nesànger, on retrouverait une conception analogue et des raffinements semblables sur le tendre. Mais les parfaits amants du roman grec évoluent dans un décor tout oriental. La rencontre de Lybistros et de Rhodamné avec le marchand de Babylone est un épisode pris sur le vif dans la vie errante des routes d’Asie.-L’arrivée de Klitobos chez l’hôtesse rappelle à quiconque a vu l’Orient une scène qui n’a point changé depuis des siècles : « Mets pied à terre, dit l’hôtesse, cher étranger; il y aun logis où tu pourras reposer, une écurie pour ton cheval, un bain où tu te laveras. Je ne veux de toi qu’une promesse : tu me raconteras ce que tu as fait, ce que tu as entendu, ce que tu as vu dans le monde. » Ce sont là des traits d’une couleur vraie et juste, qui donnent au roman une particulière saveur, mais ce sont des traits d’une couleur tout orientale. Ainsi la littérature confirme ce que nous a appris l’histoire. Au contact de l’Occident, la société byzantine ne s’est modifiée que d’une façon tout à fait superficielle. Sans doute, le rapprochement des deux civilisations qui résulta des croisades a introduit en Orient certains usages latins; sans doute, les hautes classes de la société grecque, dès longtemps habituées aux idées et aux moeurs chevaleresques, ont