104 FIGUKES BYZANTINES encore d’âge à avoir un enfant mâle, et ensuite qu’il serait honteux pour les Romains d’être gouvernés par un étranger (le fiancé de Marie était d’origine hongroise). Manuel, toujours indulgent, commença par laisser dire son fougueux cousin; mais comme ses paroles trouvaient de l’écho chez les autres seigneurs, de nouveau il se résolut à l’éloigner de la cour, et, en 1166, il l’envoya en Cilicie, chargé d’un important commandement. IV Comme en 1152, il avait pour mission de réduire la résistance de Thoros l’Arménien; comme en 1152, il s’acquitta négligemment de sa tâche et se fit battre, non sans avoir d’ailleurs bravement payé de sa personne. C’est qu’Andronic avait la tête ailleurs. En Chypre, en Cilicie, il n’était bruit alors que de la merveilleuse beauté de la princesse Philippa d’An-tioche; sur la seule renommée de ses charmes, le Comnène à distance s’éprit d’elle et se mit en tête de la conquérir. Il n’est pas inutile d’ajouter que Philippa était la propre sœur de l’impératrice Marie, et dans la brusque passion d’Andronic il entrait sans doute quelque désir mauvais de tirer, en séduisant la jeune fille, une vengeance de Manuel et de sa femme qu’il détestait. il courut à Antioche et, comme un jeune homme, il se mit à parader sous les fenêtres de la princesse, en somptueux costumes, magnifiquement escorté de jolis pages blonds qui tenaient des arcs d’argent. Lui-même, toujours robuste et beau, malgré ses qua-