DEUX ROMANS DE CHEVALERIE BYZANTINS 341 Le poète fait ici une curieuse description de la résidence du roi Chrysos. Sur les tours qui la défendent, se dressent des statues de marbre et de bronze, représentant des hommes d’armes et des musiciens, et au souffle du vent, d’harmonieux accords s’échappent des instruments qu’elles tiennent. Au-dessus des portes, d’autres figures représentent les douze Vertus, et une inscription fait connaître le nom et les effets de chacune d’elles. Plus loin, ce sont les douze Mois, chacun sous l’aspect d’une figure symbolique qu’une inscription accompagne. Et ce sont enfin les douze génies de l’Amour, Bon Accueil, Sympathie, Affection, Persévérance, etc, dont chacun tient un cartel porteur d’une inscription. Mais, devant toutes ces merveilles, lu chevalier demeure assez empêché : il ne sait par quel moyen parvenir jusqu’à sa belle. Fort heureusement, un de ses compagnons découvre l’endroit du palais où se trouve l’appartement de Bhodamné et entre en relations avec un eunuque de la princesse. Sur son conseil, Lybistros écrit une lettre et la lance au moyen d’une flèche sur la terrasse de la jeune fille. Les suivantes de Bhodamné, fort intriguées, se disputent la flèche et la lettre, ne sachant à qui d’entre elles elle est destinée; finalement elles la portent à leur maîtresse ; et celle-ci, en femme curieuse, n’a de repos qu’elle n’en connaisse l’auteur et qu’elle n’ait vu l’audacieux amoureux. Bientôt une correspondance s’engage. D’abord Bhodamné hésite; mais l’Amour lui-même vient en aide au chevalier, en sommant la belle de se rendre, et l’eunuque aussi lui prodigue ses bons offices, en plaidant auprès de sa maîtresse la cause de Lybistros. Vainement la jeune fille essaie de se donner le