PRINCESSES LATINES A LA COÜR DES PALÉOLOGUES 241 Accusé de lèse-majesté, il n’échappa à la condamnation capitale que grâce à l’affection de sa sœur Simone, qui vint l’assister devant ses juges. Et dès lors il disparaît de l’histoire. * ¥ * On voit de quelles intrigues l’âme ambitieuse et agitée d’Irène remplissait incessamment la cour d’An-dronic II. L’empereur, aimable homme, instruit, beau parleur, était, malgré sa fière mine, d’une faiblesse incurable, et il laissait tout aller à l’abandon. Aussi était-ce autour de lui le plus incroyable désordre, qu’entretenaient et qu’accroissaient encore les enfants qu’il avait eus de son premier mariage. Le cadet se nommait Constantin, et il portait le titre de despote. Il avait épousé en premières noces une fille du protovestiaire Georges Muzalon, qu’il perdit au bout de peu de temps. Demeuré veuf sans enfants, il prit alors pour maîtresse une femme de chambre, dont il eut un fils; mais assez promptement il se détacha d’elle. A Thessalonique en effet, dont on l’avait nommé gouverneur, il rencontra une femme charmante. Jolie, élégante, lettrée, c’était, disent les contemporains, « une autre Théano, une autre Hypa-tie ». Malheureusement pour le despote, elle était mariée à Constantin Paléologue, et elle entendait rester vertueuse. Elle résista, ce qui ne fit qu’accroître la passion du prince. Pour lui plaire, il se débarrassa de son fils, dont la présence l’ennuyait, et qu’il renvoya à sa mère. Peine perdue : Eudocie ne céda point. Finalement, pourtant, elle devint veuve : alors Constantin l’épousa, et ne vécut plus désormais que FicuaES byzantines. 2* série. 16