CHAPITRE Yli CONSTANCE DE HOHENSTAUFEN IMPÉRATRICE DE NICÉE A Valence, en Espagne, dans la petite église de Saint-Jean de ¡’Hôpital, on voit, dans la chapelle de Sainte-Barbe, un coffre de bois sur lequel cette inscription en espagnol est tracée : « Ci gît dona Constance, auguste impératrice de Grèce ». Quelle est cette souveraine peu connue de l’empire byzantin, et par quel étrange destin vint-elle, si loin de l’Orient, vivre et mourir sous le ciel d’Ibérie? C’est une histoire mélancolique et romanesque tout ensemble, curieux épisode des relations qu’entretinrent au xiiic siècle l’Orient et l’Occident *. * * * Vers l’an 1238, de grands événements se préparaient en Europe. C’était le temps où, en Orient, 1. C’est M. G. Schlumberger qui, le premier, a rappelé l’attention sur cette princesse oubliée, dans un curieux article : Le tombeau d'une impératrice byzantine à Valence (Rev. des Deux Mondes, 13 mars 1902). Nous devons beaucoup à cet intéressaat mémoire.