à la sculpture du XIIIe siècle que si l’on applique ce terme à l’une d’elles, on le prive par là de tout sens défini, même conventionnel, à l’égard de l’autre. Les souvenirs de certains procédés de style et singularités de manière du XIIIe siècle et surtout du XIVe ne se maintiennent pas seulement au XVe siècle, mais passent au XVIe, comme en témoignent, outre les statues et les groupes de la cathédrale de Troyes, les « habitudes gothiques », sensibles jusque dans les figures de Germain Pilon, sculpteur de la Renaissance, mort dix ans à peine avant l’aurore du XVIIe siècle. Cette vitalité des réminiscences gothiques ne nous donne pas encore le droit d’appeler gothique l’art dans lequel elles se sont manifestées. Personne n’osera parler du XVe siècle à Sienne comme d’une époque gothique, bien qu’en ce siècle des maîtres y aient travaillé qui étaient comblés de dons gothiques: Sassetta, Neroccio Landi, Giovanni di Paolo. Le fait que la sculpture du XVe siècle fut destinée en partie à des églises et des chapelles érigées en style néo-gothique flamboyant, ne change rien à la nature des choses. L’architecture gothique du XVe siècle n’avait pas renoncé à l’idée constructive des siècles précédents. La sculpture, par contre, admise plus tardivement que l’architecture à faire partie de l’unité gothique telle que la manifestait le XIIIe siècle, sortit plus tôt de cette unité. Si les réminiscences dans la sculpture du XVe siècle sont nombreuses, non moins nombreux y sont les témoignages d’une ère nouvelle qui s’apprête. Pour l’histoire de la 73