qui s’était implantée dans les grandes églises claustrales de la Bourgogne et du Midi de la France. Le portail de St. Denis (pl. i), dans son aspect actuel, après les dégâts de la Révolution Française et les altérations que lui infligea la Restauration de 1836, est précisément privé de ce qui démontrait, de la façon la plus nette, l’avènement de l’époque gothique — privé des figures qui décoraient les ébrasements. L’impression d’ensemble que suggère un portail gothique nous est fournie exactement par les portails d’Angers (pl. Ili), de Chartres, de Senlis (pl. IV), où les figures des ébrasements ont été conservées dans leur aspect primitif ou ne sont que partiellement restaurées. La partie inférieure du portail gothique acquit ainsi d’un seul coup un caractère particulier qui n’est pas le propre du portail roman, celui de la membrure verticale nettement accentuée. La différence des deux époques est moins sensible dans sa partie supérieure: les tympans en plein-cintre et le linteau affaitant la porte ne semblent pas contrevenir à la tradition habituelle du relief roman. Il en est toutefois autrement pour les voussures sculptées. En comparaison des jeux pittoresques de la lumière et de l’ombre, de la dentelle de pierre que forment telles voussures romanes, celle du portail d’Aulnay, par exemple (pl. Il), cette partie du portail gothique nous semble moins richement décorée. Une réserve plus grande s’y fait déjà sentir sous le rapport de l’effet purement décoratif. Le tissu de pierre continu des reliefs romans y est remplacé par des groupes 17