manque d’expression rappelant plutôt le portail occidental d’Amiens, tandis que la Vierge Dorée, au contraire, garde le vif souvenir de l’art rémois. Le mouvement du cou, le sourire et peut-être même le geste de la main droite, sont empruntés à l’Ange de l’Annonciation de Reims. La manière dont est représenté le vêtement trahit toutefois le réalisme plus insistant de la nouvelle époque. Dans toute la série des autres statues de Madones postérieures, ce réalisme cherche à s’étendre au caractère du visage comme à son expression, bref à l’idée de la composition renfermée dans ce groupe réalité fait de deux figures: la Vierge et l’Enfant. En dépit de toutes les différences, les Vierges les plus caractéristiques du XIVe siècle, comme celle qui se trouve à Notre-Dame de Paris (pl. LXXXVIl) ou les nombreuses qui sont au Louvre, dans des collections particulières (planches LXXXVI, LXXXVIl), ont une sinuosité immuable du corps, plus ou moins accentuée, qui ne semble pas tant un caractère indispensable de style que la marque obligatoire de la mode ou de la manière gothique tardive. Les Vierges du XIVe siècle, dans la plupart des cas, portent une couronne sur la tête. Graves ou souriantes, jolies ou moins attrayantes de visage, gracieuses ou mmaudières — elles sont toujours un peu cérémonieuses, comme il convient à de grandes dames, dans leur flexuosité qui n’est guère pour elles qu un attribut de leur dignité princière, comme la couronne sur leur tête. 63