Pythagore, penchant la tête sur l’instrument de musique, la porte en avant. Le divorce d’avec toutes les traditions romanes revêt dans cette intention sculpturale un tel sens que Marcel Aubert propose, non sans raison peut-être, de ramener la date des bas-reliefs du portail royal à une postériorité de trente ans sur la date des statues qui se réfèrent aux ébrasements. Les statues des autres portails, évidemment proches dans le temps des statues du portail royal de Chartres, ne révèlent aucune espèce de modification d’ordre iconographique ou stylistique. Dans l’orbite de l’art chartrain évoluent non seulement les figures ruinées du portail d’Etampes, mais aussi les figures du portail de la cathédrale du Mans (pl. Xi) qui sont de ces dix années-là. Dans le portail sud de la cathédrale de Bourges (pl. XI i), se retrouvent les mêmes personnages solennels de l’Ancien Testament, un peu plus hiératiques toutefois qu’à Chartres et qui se ressentent bien plus des lois ornementales du relief roman. Il ne nous est parvenu certes qu’une faible partie de ce qui fut créé dans la région de l’Ile-de-France, sous l’influence des portails de Chartres et de Saint-Denis. Pour les fragments de statues et de reliefs conservés en d’autres églises ou dans les collections particulières (pl. XIII), on peut les rapporter, sans être taxé d’arbitraire, à l’école de Chartres. A un point de vue plus large, tout ce qui fut créé dans cette partie de la France entre 1150 et 1180 appartient en général à cette école. 28