Satyre, d’ Hercule. La verve des maîtres bourguignons est intarissable. La connaissance qu’ils ont de leur métier est immense. Les sujets qu’ils ont choisis sont montrés et non racontés par eux, car ils s’offrent au spectateur au moment où ils revêtent l’expression plastique la plus heureuse. Peut-être ce qui relie par dessus tout les maîtres d’Auxerre à leurs lointains prédécesseurs hellénistiques, est-ce justement le fait que ces maîtres non seulement savaient exécuter à la perfection une commande, mais jouissaient de comprendre un sujet et de le bien savoir rendre. La tradition du relief gothique est restée la plus vivante en sculpture dans la première moitié du XIVe siècle. On s’en aperçoit dans les reliefs de Rouen (pl. LXXXIl) malgré l’abondance de sujets, un peu plus monotones que les reliefs d’Auxerre et qui semblent aussi un peu plus mécaniques. La chapelle absidiale de Notre-Dame de Paris est décorée à l’extérieur du charmant relief de 1’Assomption (pl. LXXXl), qui est déjà de l’an 1315 ou 1320. Comme un exemple intéressant de la persistance propre à la tradition du relief née au commencement du siècle, on peut citer le relief harmonieux, plein de délicatesse, de rythme et de fines variations pittoresques offertes par la variation des plans, qui orne le château des ducs de Bourgogne à La Ferté-Milon (pl. LXXXIV), et qui est déjà des dernières années du siècle. Cet exemple demeure cependant isolé. Vers le milieu 61