reliefs représentant les Vierges Sages et les Vierges Folles aux chambranles du portail, ou les reliefs qui décorent les soubassements (planches XXIII-XXIV), révèlent aussi un sentiment de rythmique, une grâce de lignes et de silhouettes, un souci de beauté que l’on rencontrerait difficilement chez les maîtres de l’Ile-de-France, leurs contemporains. Ce sentiment s’allie à la vie de la représentation, à une certaine allégresse d’esprit. Dans les reliefs de Sens est représenté le légendaire et charmant savoir de l’époque: sciences, arts libéraux, faune du bestiaire médiéval comprenant un éléphant hindou, une autruche, un chameau, et même le cépode que décrit Hérodote, et qui se protège contre le soleil, de son propre pied comme avec une ombrelle. Le gothique français du XIIIe siècle ne suivit pas directement la voie que lui avaient tracée les conquêtes admirables des maîtres de Bourgogne. Il ne revint que partiellement à la grâce et à la joie des reliefs de Sens, vers la fin du siècle, et peut-être ne l’a-t-il reproduite nulle part aussi bien que dans cette même Bourgogne, non loin de Sens, sous le portail d’Auxerre. Les maîtres bourguignons dès 1200 environ laissaient déjà percer un souci de beauté, mais l’époque était alors préoccupée d’autre chose. Elle tendait plutôt à exprimer la vie, l’énergie, la vérité et le mouvement. Les reliefs de Sens restèrent en dehors de ces compositions à sujets, comme les reliefs du linteau de Senlis. Ils n’étaient pas tout à fait dans l’esprit des nouvelles recherches. La figure de