de la Vierge appartenant à cette époque et à cette région demeurent les seuls témoignages d’un certain style commun, primitif et en quelque sorte instinctif, sans grand rapport avec le relief roman, mais n’indiquant aucune des voies qui mènent à la sculpture en pierre. La Vierge qui se trouve à St. Denis (pl. XIX) se distingue uniquement par une exécution plus soignée de plusieurs figures primitives allemandes, en bois, ou de celle qui fut découverte en Auvergne (pl. XX). Quant à la Vierge qui se trouve dans l’église de Gassicourt, elle est de la fin du XIIe siècle ou même du début du XIIIe, et peut-être ne devance-t-elle pas mais réfléchit les tendances qui dès ce temps-là s’étaient développées dans la sculpture en pierre. L’image de la Vierge qui orne le tympan du porche de Sainte Anne à Notre-Dame de Paris offre plus d’analogies avec la sculpture en bois. Autant qu’on en peut juger si l’on ne tient pas compte des changements apportés par les dernières restaurations, ce tympan, qui remonte probablement à 1163, est en même temps le plus remarquable spécimen des tendances locales, primitives, sans attaches directes avec la tradition des maîtres romans. Mais, par contre, il ne joue aucun rôle significatif dans l’évolution de la sculpture gothique. En effet, quelles que fussent les aspirations locales, instinctives, le véritable développement du style gothique sculptural ne pouvait s’accomplir que là où, comme à Chartres, l’innovation était adoptée par un milieu de maîtres instruits à des traditions de bon