La représentation du Jugement Dernier, dans le tympan, y est même pénétrée d’une humanité pensive, calme, bienfaisante (pl. XXVl). Le sens de la mesure était souverainement inhérent aux maîtres des statues et des reliefs du portail sud tout entier. La composition du tympan s’y distingue par une rythmique dont ne portent pas trace les compositions des reliefs du portail nord et du portail de Senlis. Les anges agenouillés sur les côtés du groupe central du Christ Juge (pl. XXVI i) remplissent fort bien les angles du tympan, et rappellent dans cette posture agenouillée les archers d’un fronton grec. Et la forme de leurs ailes d’une façon heureuse épouse le contour du tympan. Le sens de la mesure et de la réserve ne quitte pas le maître, jusqu’en des scènes comme celles où sont représentés des démons emmenant les pécheurs en enfer (pl. XXX), là où les maîtres tardifs du gothique manquaient si facilement de sobriété et tombaient en toute espèce d’exagération. Les corps et les visages des statues sont empreints d’une idée de noblesse et d’un souci de simplicité majestueuse qui concourt à l’effet général. La statue du Christ ornant le trumeau (pl. XXVIIl), les statues des Apôtres, représentées ici dans les ébrasements, à la place habituelle des prophètes (pl. XXIX), révèlent une tendance à l’idéalisation prudente et subtile de la nature. Le maître n’a pas seulement su traduire une observation naturelle et juste, il a su la dominer, la soumettre à la recherche de l’harmonie générale du style. 38