cette idée en sculpture n’est pas dérivée d’une façon rigoureusement logique de l’idée de la nouvelle construction, il n’est pas douteux qu’elle se trouvait dans une sorte d’intime harmonie avec elle. Un vif sentiment des formes organiques est inhérent à l’architecture gothique. Ce sentiment devait s’exprimer avec d’autant plus de netteté en sculpture, et s’y substituer aux habitudes romanes, ornementales et géométriques.
    Les statues de l’ébrasement prirent naissance comme nouveau moyen de traiter les colonnes flanquant le portail, conformément aux principes de la nouvelle architecture qui préférait, dans la construction même et dans la décoration, les formes organiquement désarticulées.
   Le grand mérite de Suger consiste en ce qu’il fournit à cette initiative la possibilité de se manifester dans un édifice conçu par lui, comme type central d’un nouvel art de bâtir qui s’efforçait de sortir du champ clos de la vie claustrale, et appelé à exprimer désormais la stature de la cité française et l’âge viril du Royaume de France. En ce qui concerne l’initiative elle-même, elle a dû partir notamment de ces maîtres qui, tout en travaillant la pierre pour une construction d’architecture gothique, n’étaient plus gênés par la tradition claustrale du relief décoratif roman. Ils ne bénéficiaient pas seulement des fruits d’une longue éducation stylistique et technique, mais s’appuyaient sur une expérience plus franche — l’expérience des statues
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