guement par des plis conventionnels. La légère inclinaison de la tête est émouvante, et le sourire marqué aux commissures des lèvres ne peut passer inaperçu des spectateurs. Autant de traits qui ne sont nullement le fait d’Amiens. Et si «l’Annonciée» d’Amiens est accompagnée d’un ange annonciateur peu expressif, par contre le céleste messager de Reims, au fameux sourire, lui répond d’une manière parfaite (pl. LXIV). On suppose non sans raison que cet ange de Y Annonciation occupait à l’origine une autre place et qu’il ne fut pas exécuté en même temps que la statue de la Vierge. En effet, il se différencie légèrement de cette statue par le degré d’énergie du style. Et toutefois, ceux qui l’ont mis à côté de cette Annonciation avaient profondément le sens de l’intime et parfaite correspondance de ces deux figures. On a beaucoup écrit sur la Visitation (planches LI-LIl). Les historiens ont été frappés de cette facture absolument particulière des visages et des corps, qui rappellent fort peu les autres sculptures de Reims et présentent une parfaite analogie de manière et de procédé avec les sculptures de la dernière période romaine. Les causes de cette analogie demeurent énigmatiques. L’opinion actuellement la plus répandue est que l’auteur de la Visitation imita certain modèle de l’antiquité connu de lui. En s’appuyant sur l’album d’esquisses d’un architecte du temps, Villart de Honnecourt, album qui subsiste encore et dans lequel se trouvent dessinées des figures du même tracé qui semblent bien être antique, drapées des mêmes 50