encore au seuil d’une ère nouvelle. Les années du siècle précédent, celles de 1 140 à 1 180, qui avaient vu déjà le splendide épanouissement constructif et logique du nouveau système d’architecture, ne s’étaient signalées en sculpture que par la recherche de quelques nouveaux principes annonçant tout au plus le système qui allait être accepté au XIIIe siècle. La sculpture gothique retarde en moyenne de trente ou quarante ans sur l’architecture. Et cela prouve du moins que la sculpture gothique n’est pas née simultanément avec l’architecture gothique. L’idée organique fondamentale de l’architecture gothique avait déjà trouvé son expression brillante et parfaite, alors que la sculpture qui l’accompagne en était encore au stade des formes de transition. Le léger manque de concordance qui s’observe dans le développement de deux arts destinés à marcher de pair, ne laisse pas d’être un indice précieux pour l’intelligence de leurs rapports réciproques. III L’art gothique, en raison même de son caractère primaire, de sa gravitation autour d’une idée de création nouvelle et fondamentale, est hautement favorable à la démarche de ceux qui seraient tentés de le considérer comme une unité surgie d’un seul coup, dont toutes les ramifications se déploient harmonieusement. L’art 7