entendu, ne peut répondre à l’état réel de la question. Les influences françaises en Allemagne se manifestèrent justement à 1’ époque où l’on faisait les sculptures de la cathédrale de Reims. Elles se répandirent très rapidement et furent assimilées avec une grande facilité. Les tendances fondamentales de la sculpture rémoise furent comprises des maîtres - allemands, préparés à cet effet par les influences précédentes qui leur venaient du Nord-Est. Au contraire, les imitations de Chartres, dans * les statues de YEglise et de la Synagogue du portail méridional de la cathédrale de Strasbourg, demeurèrent un épisode sans second. La sculpture gothique allemande de la fin du XIIIe siècle, tout en étant contaminée par le style de Reims, n’en devint certes pas française pour cela. L’émotivité de Reims tourna en Allemagne au dramatisme, la vivacité à la nervosité, la recherche du caractère à une caractéristique nettement soulignée. Le sourire des visages se convertit fréquemment en un rictus, non sans finesse d’ailleurs, et le mouvement qui aspirait à la grâce — en un geste heurté, exprimant le trouble intérieur. Les influences de l’art rémois ont donné leurs fruits les plus certains à la fin du XIIIe siècle sur la terre de France, où elles ont produit le charmant portail de l’église rustique de Villeneuve L’Archevêque, aux confins de la Champagne et de la Bourgogne. Elles ont reflété le sourire des anges de pierre en un grand nombre de statuettes en bois, comme celles dont s’enrichit la collec- 54