gré subordonnée au schème d’un sujet parfaitement arrêté. Viollet-le-Duc, il va sans dire, s’est trompé quand il discernait dans la sculpture des cathédrales gothiques une volonté d’affranchissement artistique. Toutefois, surtout dans la première période, l’ordre de la décoration sculpturale des portails gothiques devait-être moins soumis aux données dogmatiques des gens d’Eglise qu’ aux procédés et habitudes des tailleurs d’images. Etant au service de l’Eglise, il est évident que ceux-ci ne s’écartaient pas des manières de voir de l’Eglise. Mais ils avaient leurs traditions, qui trouvaient place dans les limites de cette sphère. Il ne faut pas se représenter ces maîtres comme des gens absolument étrangers aux notions littéraires de leur temps et à ces légendes qui dans leur milieu se transmettaient de bouche en bouche et de génération en génération. Quelque chose d’analogue peut être observé dans le milieu des peintres d’icones russes du XV' et du XVIe siècle. Quoique ceux-ci aient appartenu à une classe populaire inférieure même, il va sans dire à celle des sculpteurs français du XIIe siècle, ils n’agissaient pas en simples exécuteurs des ouvrages que leur commandait le clergé, mais disposaient eux-mêmes de tout un trésor d’idées et de renseignements iconographiques amassés dans leur milieu. Il serait difficile de s’expliquer autrement l’obstination — quelque chose comme un usage professionnel — avec 24