H orientale de l’Italie ne sont jamais parties de Pola, mais bien des forteresses de Sebenico et de Cattaro. Les îles en question n’ont de valeur que comme ouvrages avancés, comme instruments d’irradiation de la puissance de ces deux forteresses. Si les dites îles eussent suffi au but dont il s’agit, les Alliés qui disposent, dans l’Adriatique, d’une flotte de beaucoup supérieure à la flotte autrichienne et de troupes en abondance, en auraient certainement occupé les principales pour en faire autant de bases d’action. Ils y ont renoncé afin d’éviter un inutile gaspillage d’énergies, persuadés que ce sont les forteresses de la côte et non les îles qui dominent l’Adriatique. Enfin, si l’on ajoute à tout cela que les courants longeant le rivage et se dirigeant, à l’ouest et au sud de Pola, vers le centre de l’Adriatique, ne permettent l’ensemencement de mines errantes qu’aux seuls détenteurs du littoral dalmate, il devient très aisé de comprendre que la possession de Pola, de Vallona et de quelques îles, loin de donner à l’Italie la suprématie qui lui est nécessaire dans l’Adriatique, suffirait à peine à y créer un équilibre instable entre deux dominateurs. Et l’histoire nous enseigne que pendant les courtes périodes de condominium, les peuples ou les Etats divers, apparus sur les deux rives, furent en opposition constante, et les antagonismes engendrèrent des guerres. C’est ainsi qu’il y eut les luttes des Romains contre les pirates Illy-riens au Ier et au nème siècles, celles entre Byzantins, Vénitiens, Narentains et Sarrasins au rxème et au xême, celles entre Vénitiens, Hongrois et Croates depuis le xième, jusqu’au xnr™', et celles, plus récentes, entre Napoléon I et l’Autriche. Si l’Italie ne domine point l’Adriatique, elle en est dominée. C’est pour cela qu’instruite par l’histoire d’autrefois et d’hier et forte de la légitimité de ses aspirations, elle vise tant au Brennero — barrière neigeuse contre les