12 tion susmentionnée que parce qu’elle est nécessaire à l’Italie pour les mêmes raisons qu’elle fut nécessaire à Rome et à Venise. On a dit que l’Adriatique est pour l’Italie ce qu’un poumon est pour le corps. C’est la vérité. Sans l’Adriatique, l’Italie respire difficilement. Rome dirige ses navires vers cette mer, après la première guerre punique; elle combat et détruit la piraterie illyrienne; elle fait de l’Adriatique une mer latine. Sous la domination de Rome, ses rives prospèrent, fleurissent. I,es Illyriens — que certains Slaves d’aujourd’hui, pour se créer un droit de primogéniture, voudraient faire passer pour leurs aïeux, en spéculant sur le nom qui rappelle l’Illyrie germano-italo-slave de Napoléon Ier (i) — les Illyriens deviennent latins, ils donnent à Rome des soldats et des empereurs. En huit siècles de fax romana, la Dalmatie connaît toute la splendeur d’une civilisation dont témoigne encore le Palatium de Dioclétien, d’où Spalato prit naissance, et d’autres vestiges superbes qui laisseront à Venise une bonne semence de refécondation quand elle s’unira de nouveau à la population latine survivante demeurée en Dalmatie pour faire refleurir la province et sa force italienne. (i) l'n certain M. P. P. de Sokolovitch, qui a publié un article intitulé Le problème italo-slave dans la Revue hebdomadaire, animé du dessein patriotique de créer des titres de droit historique, pour le présent et pour... l’avenir, à la cause slave, affirme courageusement qu’aux environs dn VIIme siècle, et même avant, les Slaves « avaient envahi toute la contrée du nord de l’Adriatique, qui s’étend jusqu’au delà de la Venise d’aujourd’hui, cette ville ayant elle même été fondée par les Slaves (Vendi, Venedi, Yeneti) ». Les Vendes fondateurs de Venise au... VIIe siècle! Et pour ce qui concerne l’Illyrie, il importe de ne jamais oublier que celle-ci fut conçue dans l’esprit de Napoléon non pas comme nation, mais comme un boulevard ou une Marche militaire destinée à la défense de l’Italie. Cfr. Correspondance de Napoléon, XX, 72 et XXII, 275.