Fiume i. Si l’Italie s’était trouvée devant le problème adria-tique avec faculté de le résoudre d’une façon absolue; en d’autres termes, s’il n’y avait, sur l’autre rive, en opposition avec les intérêts italiens, que des intérêts austro-hongrois ou allemands et s’il n’y existait pas aussi une question slave, ia solution la plus rationnelle pour l’Italie consisterait dans la conquête des rives orientales de la mer de Venise, sans discontinuité territoriale et en marquant notre nouvelle frontière avec une ligne ininterrompue qui, des Alpes J uliennes, passerait sur les crêtes des monts Capello et, de là, se poursuivrait le long des Alpes Dinariques jusqu’au I,ovcen qui protège Cattaro par derrière et complète la valeur stratégique, exceptionnelle déjà par elle-même, des formidables Bouches. Un véritable égoïsme national, comme celui qu’on reproche fréquemment à l’Italie, ne saurait mener à une autre conclusion. Et cependant cette conclusion est différente et ce reproche est immérité : 1’ « egoïsme sacré » qui a déterminé la guerre italienne, sacrée, elle aussi, et profitable — il ne nous appartient pas de dire jusqu’à quel point — à la cause de la civilisation européenne, ne va