M pas au delà de ce qui constitue le strict devoir du peuple italien pour la sauvegarde de scn honneur et de sa tranquillité future dans l’exercice de la mission morale et sociale qu’il a à remplir. Notre égoïsme national qui n’est — on le voit — que la ferme volonté de nous acquitter de notre devoir envers nous-mêmes, n’a rien de commun avec ce qu’on appelle généralement l’impérialisme, d’autant plus qu’il n’hésite pas à s’imposer des restrictions dans l’intérêt d’autrui. On serait en droit de parler d’impérialisme si l’Italie, profitant de sa force matérielle, tentait de refuser aux Croates et aux Serbes ce qui représente pour eux une nécessité vitale, à savoir un débouché sur la mer italienne. Ayant spontanément reconnu le besoin essentiel dont il s’agit et désireuse aussi d’avoir à ses confins des amis plutôt que des ennemis, l’Italie n’a jamais songé à nier aux Serbes et aux Croates respectivement ce que, dans son propre intérêt et dans celui de tous ses alliés européens, elle nierait à l’Autriche-Hongrie et à l’Allemagne. Il ne peut déplaire aux Français et aux Anglais que l’Italie s’engage à veiller à l’éloignemeat de toute influence austro-allemande dans l’Adriatique, et il devrait être aisé de comprendre que, pour arriver avec certitude à un pareil résultat, il n’y a de moyen meilleur que celui de limiter les concessions à faire aux Croates et aux Serbes à un quantum qui n’excède point leurs besoins réels. Il n’est nullement vrai que l’Italie considère les Iougo-Slaves comme des rivaux dangereux. Au contraire, la collaboration fraternelle avec eux est pour nous autres une aspiration en quelque sorte traditionnelle qui a ses racines dans la pensée d’hommes tels que Giuseppe Mazzini et Niccolô Tommaseo. Mais nous n’entendons