51 Nous acceptons et répétons à notre tour cet heureux souhait. Nous le répétons avec sérénité, car il peut se réaliser sans que l’on commette d’injustice envers qui que ce soit. III. A ceux qui persistent à dénoncer l'injustice, à ceux qui s’obstinent à la craindre, nous déclarons encore une fois: Le droit national ne peut être conçu en dehors de la réalité géographique et de la réalité historique dont il est issu et auxquelles il demeure étroitement lié. Etant donné que l’Adriatique est un tout caractéristique, géographiquement indivisible, et vu l’impossibilité de n’importe quelle communauté politique sur cette mer, son problème ethnique, même pour ceux qui voudraient faire abstraction de toute valeur idéale — c’est-à-dire de l’histoire et de la tradition — doit se résoudre par l’importance numérique totale des peuples qui habitent ses côtes. Ce problème examiné de la sorte, dans son inévitable complexité, il ne reste plus de doute possible: les habitants de l’Adriatique appartiennent, pour quatre cinquièmes, à l’élément italien; les Slaves atteignent à peine trois quarts de million et tout ce qu’ils peuvent honnêtement prétendre est un débouché suffisant pour leurs trafics éventuels. L’accusation que certains voudraient nous adresser d’avoir créé nous-mêmes un espèce de formule ad usum Italien, pour la solution des problèmes nationaux qui nous regardent, n’a point de fondement. Ce que nous demandons pour nous, d’autres, avec des raisonnements identiques' et, partant, tout aussi valables, le réclament pour eux. Exemple: les Tchèques. Le problème ethnique du futur royaume de Bohême est, sous beaucoup de rapports, semblable à celui de l’Adriatique: dans l’un comme dans l’autre, la réalité ethnique ne coïncide pas avec la réalité géographique; l’un et l’autre