53 IV. Si nous pouvons nous désintéresser du sort des Allemands qui, une fois le royaume de Bohême constitué, seront abandonnés à la merci du nationalisme tchèque (la fougue et les moyens de ce nationalisme, tels que les démontrent les faits de la magnifique ascension du peuple tchèque pendant ces dernières années, ne laissent aucun doute sur le sort des Allemands de Bohême), nous avons, par contre, le devoir de nous préoccuper de l’avenir des Slaves méridionaux. Nous sommes d’accord là-dessus; mais nous ne saurions assez insister sur le compte qu’il faut tenir aussi d’un avenir italien. . Les prétendues renonciations que, dans un intérêt réciproque, l’Italie demande aux Slaves, pourront paraître disproportionnées en comparaison de celles, effectives, que l’Italie se déclare disposée à faire en faveur de ces mêmes Slaves. Mais il est facile de se convaincre que cette apparente disproportion n’est qu’un effet de l’excès des prétentions d’une des deux parties. Certains propagandistes iougo-slaves s’estiment condamnés à perdre trop, et cela par le seul fait qu’ils demandaient trop. Qu’on note que ce trop est exempt de toute malencontreuse intention de porter atteinte au principe des nationalités. Nous avons déjà vu qu’outre la Dalmatie et Fiume, ils voudraient posséder aussi l’Albanie avec Durazzo, de même que l’Istrie et Trieste et tout le Frioul oriental. Une proclamation du Comité lougo-Slave de Londres s’exprime à ce sujet avec une sincérité qui ne connaît point de moyens termes. « Un peu l’attraction et la valeur réelle de la mer — remarque l’auteur de l’étude précédemment citée sur l’Adriatique et qui signe *** — un peu le mauvais exemple et un peu de mégalomanie ont fait naître des 4*