scientifique, que « le bassin de l’Adriatique, enfermé entre les Alpes, les Apennins et le Carso, est un ensemble géographique caractéristique, singulier, indivisible ». Pour l’auteur de cette étude, la mer Adriatique est la continuation de la plaine du Pô et fait partie de l’Italie, tout comme un lac ou un golfe compris dans l’intérieur de son territoire. La brièveté d’un écrit comme celui-ci ne permet pas de traiter le sujet qui nous occupe d’une manière complète, ainsi qu’il serait peut-être désirable pour établir que l’unité géographique de l’Adriatique et son étroite dépendance de la presqu’île apennine n’est pas une invention de circonstance. Aussi, nous limiterons-nous à une indication sommaire de choses dont l’évidence, quand on jette un coup d’œil sur la carte orographique de la région, ne saurait échapper à personne. Le Prince Eugène de Beauharnais écrivait à Napoléon Ier (i) que la limite militaire de l’Italie continentale, au nord et à l’est, ne peut être établie que sur les sommets des monts qui marquent le partage des eaux entre le Danube et l’Adriatique. La dépression du Carso, sa conformation géologique, les cours d’eau qui disparaissent sous l’âpreté de ses grottes, peuvent engendrer quelques divergences d’opinion sur le tracé précis de ce partage des eaux. Mais les divergences dont il s’agit se rapportent à des détails d’importance secondaire pour qui considère dans son ensemble la diversité du pays en deçà et au delà de cette frontière approximative. Il est évident que les Alpes Juliennes dont les derniers contreforts arrivent, selon les observations les plus autorisées (2), jusqu’à l’écueil de San Marco, à quelques (1) Mémoires du Prince Eugène de Beauharnais. Paris. Lévy Ed. 1858. Lettre du 15 août 1810. (2) G. Inverardi. Per l’italianitâ geografica del Quarnero. Roma. « Rivista d’Italia », Fascicule du 15 mars 1915.