i8 soldats impériaux, contre les révolutionnaires de la Lom-bardie et de la Vénétie. Et l’on ne s’écarte pas de la plus honnête vérité quand on affirme qu’en Dalmatie les Croates ont combattu leurs luttes nationales presque exclusivement avec l’Autriche et pour l’Autriche. Nous disons les Croates et non les Serbes dont nous admirons l’héroïsme indomptable et qui, du reste, forment une minorité exiguë parmi les Slaves de la Dalmatie. L’histoire documentée des vexations autrichiennes (i) et croates, dont l’élément slave en Dalmatie a, pendant ces dernières dizaines d’années, tiré profit au détriment de l’élément italien, est une histoire longue et douloureuse qui, répétée devant un tribunal européen, accroîtrait le droit des persécutés à la rédemption. Cette rédemption, l’Italie ne peut plus, ne doit plus la différer. Atteindre, sur les Alpes Dinariques, les confins naturels de sa mer; reconquérir les rives orientales de cette mer à la civilisation de Rome et de Venise; délivrer ses fils opprimés, meurtris et languissants, voilà ce qu’est Y impérialisme adriatique italien. Autant vaudrait parler — en se faisant l’écho des Allemands — d’un impérialisme français en Alsace-Lorraine ! V. Mais il faut envisager aussi les intérêts des Slaves méridionaux et, avant tout, des Serbes, de ce peuple qui a eu, indéniablement, une part très noble dans la grande croisade européenne contre le germanisme et qui s’est acquis, dès lors, le droit de n’être pas oublié. Quels sont donc ces intérêts ? Quelle est leur importance proportionnelle, comparée aux intérêts italiens et (i) «L’Autriche travaillait avec acharnement à éteindre la fermentation de l’irrédentisme italien». Ch. Vfj.lay, ouvr. cit.