60 LA. QUESTION TURQUE Restitution de l’Asie Mineure à la Turquie; Rectification de la frontière d’Europe, laissant à la Turquie la partie de la Thrace qu’elle est en droit de revendiquer pour des raisons ethnographiques, ou dont elle a besoin pour assurer la défense de Constantinople ; Garde des détroits confiée à la Société des Nations, qui en autorisera ou en interdira souverainement le passage, après les avoir mis, par des fortifications appropriées, en état d’être défendus; Suppression des zones d’influence économique prévues par l’accord tripartite ; Réformes judiciaires ayant un caractère temporaire et compatible avec la souveraineté de la Turquie ; Droits des minorités définis et garantis, à l’égard de la Turquie, comme ils l’ont été à l’égard de l’Autriche, de la Hongrie et. de la Bulgarie ; Autorisation de recruter par conscription la totalité de l’armée et une partie de la gendarmerie, aussi longtemps que la Grèce et la Russie menaceront l’intégrité du territoire turc. On aperçoit aisément, à travers ces formules, la préoccupation de ménager les exigences et les susceptibilités du gouvernement d’Anatolie. On voit aussi, en se reportant au traité de Sèvres et à l’accord tripartite, que les conditions économiques énumérées sont autant de concessions que la Turquie demandait aux puissances alliées de lui octroyer. Invités à faire connaître celles que, de son côté, la Turquie était prête à offrir aux puissances alliées, les hommes d'État de Constantinople gardaient le silence ou répondaient en termes très vagues : ou bien ils