248 LA QUESTION TURQUE les Anglais concluaient une alliance avec le Chérif de la Mecque, Hussein, et avec ses fils, les émirs Faïçal et Abdullah. Hussein prit le titre de roi du Hedjaz. Quelque temps après, on constituait pour Faïçal le royaume arabe de Mésopotamie et pour son frère Abdullah une principauté en Transjorda-nie. La politique anglaise gênait autant qu’elle pouvait notre établissement dans les régions syriennes de l’est; par contre, elle nous laissait le soin de contenir au nord la poussée des Turcs d’Anatolie. La France consacrait elle-même ce démembrement, si contraire à ses traditions et à ses intérêts, en signant le traité de Sèvres : elle recevait le mandat pour la Syrie; l’Angleterre, ceux pour la Mésopotamie et la Palestine; le Kurdistan était déclaré autonome, le Iledjaz et l'Arménie étaient constitués en états libres et indépendants, la ville et le vilayet de Smyrne abandonnés provisoirement à la Grèce, sauf à en régler au bout de cinq ans, par plébiscite, Pallribu-tion définitive. De l’influence et des intérêts séculaires que nous possédions sur toute l’étendue de l’empire ottoman, à Smyrne, à Jérusalem et à Caïiïa, à Diarbékir, à Mossoul et à Bagdad, aussi bien qu’à Beyrouth, à Alep et à Damas, il nous restait en tout et pour tout la Syrie, et, dans ce pays où notre nom était respecté et aimé, notre langue connue, notre culture largement répandue, mais qui n’entendait nullement passer du joug ottoman sous un protectorat français, nous étions amenés par la force des choses, par l’esprit du traité, que nous n’avions point inspiré, enfin par l'exemple de nos rivaux, à pratiquer une politique et à entreprendre une œuvre d’administra-