LES TURCS ENTRE L’OCCIDENT ET L’ORIENT 77 étrangers ne prêtassent aux nationalistes l’intention de renoncer définitivement à Conslantinople. Le ministère des Affaires étrangères fut confié à Békir Sami Bey, qui est originaire du Daghestan et dont la famille joua un rôle important dans la guerre de résistance du Caucase contre les Russes. Dès la fin de juin 1920, on connaissait en Anatolie les conditions générales de la paix qui devait, bientôt après, être signée à Sèvres : on devine l’impression qu’elles y produisirent. Constanlinople chercha alors à se rapprochei d’Angora ; mais Angora regardait de plus en plus du côté de l’Asie. La politique des nationalistes devint plus violente et plus ouvertement xénophobe. Au cours du mois d'août, les derniers agents français étaient obligés de quitter Trébizonde. Quant à nos écoles, elles devaient rester ouvertes encore quelque temps : ce n’est qu’au mois de janvier 1921 que celles de Samsoun et de Sivas furent réquisitionnées et occupées par les troupes nationalistes. Les Italiens semblent avoir été un peu moins maltraités que nous : il est vrai que depuis le jour où les Grecs étaient débarqués à Smyrne, ils n’avaient point cessé de faire passer en Anatolie des armes et des munitions. Il n’entre pas dans mon dessein de relater jour par jour la chronique des événements qui se déroulèrent en Anatolie. Les plus importants sont encore dans toutes les mémoires. On sait comment Moustapha Kemal organisa la défense du territoire, laissant agir d’abord des bandes irrégulières, à l’abri desquelles il formait peu à peu une armée solide et disciplinée. Tout en forgeant l’instrument militaire, il ne négligeait point l’action diplomatique. Au mois de