CONSTANTINOPLE ET LE CONTRÔLE INTERALLIÉ 53 que si les puissances s’étaient bornées à détacher de l’empire les territoires peuplés en majorité d’allogènes: la Syrie, la Palestine et la Mésopotamie, le plus grand nombre eût accepté sans regret cette décision, et plusieurs môme s’en seraient félicités. C’était, en somme, à quelques différences près, la éalisation du programme turquiste. Mais les puis-ances nous retiraient en outre la plus grande partie de la Thrace, qui est à nous et sans laquelle nous ne pouvons pas vivre; enfin le i5 mai 1919, nous [voyions les Grecs débarquer à Smyrne, sous la protection de l’Angleterre et de la France. Alors nous Sn’y avons plus rien compris. Au lieu de s’appuyer pur le turquisme, dont les conceptions s’accordaient Bensiblement avec leurs propres desseins, j’entends avec leurs desseins raisonnables, les alliés ont sus-'tilé eux-mêmes le nationalisme, et, ce qui est plus dangereux, ils ont précipité dans ce mouvement tous les éléments révolutionnaires : unionistes germanophiles, panislamistes, et jusqu’aux bolché-\àks. I « Heureusement pour nous, et pour l’Europe, Moustapha Kernal est homme à canaliser et à dominer tous ces courants désordonnés et excessifs. Parmi ses conseillers, plusieurs connaissent assez bien l’Occident pour comprendre que la Turquie ne teut vivre sans son agrément et sans son concours, es alliés ont commis la grande faute de reléguer èn Asie les éléments les plus actifs, les plus efficaces de la nation turque. Ceux-ci ne commettront pas à leur tour la faute lourde d’y rester définitivement. Mais les nationalistes, quand bien même ils i e pourraient, ne rentreront pas à Constantinople 5 i