160 LA. QUESTION TURQUE taire. Sur les 368 civils qui suivent les cours de cette faculté, on compte 8 Grecs, 17 Arméniens et 12 Israélites. Comme on le voit, les cours de médecine sont les seuls qui ne soient pas fréquentés par des femmes. Depuis deux ans des démarches étaient faites en vue d’obtenir l’admission des jeunes musulmanes à la Faculté de médecine. Elles se heurtaient à une seule opposition, celle du doyen, qui a fini par se laisser vaincre, sinon convaincre: le 16 septembre 1921, le sénat de l’Université s’est prononcé en faveur de l’admission des femmes. « Je ne suis pas encore persuadé — m’a déclaré le doyen, professeur Akil Muktar Bey — de l’opportunité de cette mesure, bien que j’aie moi-même épousé une femme médecin. Dans nos plus lointaines campagnes, les femmes musulmanes n’hésitent plus à se laisser visiter, soigner, accoucher par des hommes. Notre Coran ne leur dit-il pas : « Le médecin qui t’assiste n’est pas un homme, et sa vue n’a rien qui puisse blesser ta pudeur ? » N’allons pas trop vite. A quoi bon faire des déclassées? Libre à celles de nos jeunes filles qui se sentent invinciblement attirées vers la médecine, d’aller étudier à l’étranger; les autres trouveront chez nous tant d’autres emplois pour leur activité 1 Je n’approuve pas que, pour un résultat très douteux, on expose notre Faculté de médecine, déjà suspecte d’hétérodoxie, aux attaques des intransigeants. » J’ai visité avec beaucoup d’intérêt les écoles normales de filles et de garçons, qui m’ont paru dotées d’installations et de programmes très modernes. Je n ai plus à faire l’éloge du lycée impérial de Galata-Serai, admirable fondation de Victor Duruy et de