310 LA QUESTION TURQUE sauvegarder notre existence, nous nous sommes vus dans l’obligation de recourir à notre propre effort national. Nous sommes résolus à lutter, jusqu’au jour où notre sol sera délivré de notre ennemi historique et éternel, les Grecs. Les habitants des régions de Karassi, Sarohan et des environs ont décidé de convoquer un Congrès national le 26 juillet 1919, dans le but de mieux faire ressortir leurs revendications. Nous soussignés, représentants de la Nation et de l’Organisation nationale, avons décidé de porter à la connaissance des Grandes Puissances, en invoquant leur esprit de justice, les résolutions suivantes : 1° L’Asie Mineure, aussi bien par la majorité écrasante de ses habitants turcs, que par sa tradition historique, ses revendications nationales, sa civilisation et sa grandeur passées, est turque et musulmane. Conformément aux principes de M. Wilson qui servent de base à la conclusion de la paix du monde, aucun point de l’Asie Mineure ne saurait être livré aux étrangers. 2° Les Turcs de l’Asie Mineure sont convaincus que l’article 12 des principes de M. Wilson sera immédiatement mis en application et que ces principes mêmes émis au nom du grand peuple américain ne sauraient être de vains mensonges. 3° Les Turcs de l’Anatolie sont fermement résolus à continuer la lutte nationale jusqu’au jour où ils ne verront plus les couleurs de la Grèce flotter sur leurs villes. Ils acceptent à l’avance toutes les difficultés qu’exige cette tâche, mais ils ne sauraient donner suite à aucune demande ni déférer à aucune observation ayant un but contraire. 4° La lutte nationale ne vise qu’à la libération du territoire national. Aussitôt ce but réalisé intégralement, le mouvement cessera immédiatement, comme nous nous y engageons. 5° Les Turcs, qui n’ont d’autre souci que celui de faire vivre l’État ottoman," dans toute sa force et sa